Gaby Pallarès vient de nous quitter à l’âge de 86 ans. Il y a quarante ans, avec Jean, son mari, disparu il y a dix ans, et quelques amis, elle créait l’association des Amis du musée Fabre pour soutenir un conservateur menacé de renvoi par le pouvoir municipal, mais surtout pour promouvoir une conception populaire – mais non populiste – de l’accès aux œuvres du musée. Présidente de l’association pendant plus de vingt ans, elle a aussi été à l’initiative de la création du groupement régional des associations d’amis de musées de la région Languedoc-Roussillon en 2002, qui deviendra, toujours à son initiative, l’association des amis de musée de la région Occitanie en fusionnant avec le groupement de Midi-Pyrénées en 2017.
Soucieuse du dialogue entre le monde de la culture et les pouvoirs publics, elle ferraillait avec les autorités pour obtenir une plus grande reconnaissance des activités des Amis du musée, ce qui a motivé sa participation à l’administration de la fédération nationale des amis de musée entre 1989 et 2018. Militante du savoir pour tous, elle est toujours restée une enseignante soucieuse de faire partager aux autres ses enthousiasmes comme ses perplexités, ses goûts comme ses détestations, dans un esprit d’ouverture, mais aussi de critique. Ses nombreux textes dans la revue « La Rencontre », comme ses interventions orales étaient toujours empreints d’engagements personnels. Elle aimait faire découvrir aux adhérents les musées de France et de l’étranger, même si sa conception du voyage était un peu spartiate ; en cela, elle était en accord avec ses engagements de gauche.
Amie des peintres Vincent Bioulès, André-Pierre Arnal et Alain Clément, elle a œuvré pour que les œuvres de la génération « Supports-Surfaces » entrent au musée Fabre. Soucieuse du partenariat avec les conservateurs, elle avait, cependant, à cœur de conserver l’indépendance de l’association vis-à-vis de la direction du musée et des autorités de tutelle.
Les débats ont parfois été vifs au sein de l’association et nous n’étions pas toujours d’accord ; il y eut des départs mais aussi des renouvellements ; c’est ainsi que vivent et perdurent les groupements et Gaby a toujours été là, fidèle à sa conception engagée de la culture. Elle ne croyait pas au ciel, mais son esprit restera vivant au sein des Amis du musée Fabre.
Le Conseil d’administration de l’Association des Amis du musée Fabre.
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© Le Point – 06-06-2013